Quatre ans après la querelle du référendum européen, les socialistes seraient-ils tentés par le jeu du ni oui ni non ? «Ce débat est derrière nous», assure Henri Weber, membre du groupe chargé du projet européen. Mais, alors que ledit projet, intitulé «Donner une nouvelle direction à l'Europe» (que Libération s'est procuré), sera aujourd'hui transmis aux amis de Ségolène Royal et discuté en bureau national, la gauche du PS dénonce «un texte pas du tout satisfaisant», proteste Pascal Cherki, dirigeant du courant de Benoît Hamon : «On recherche une position d'équilibre entre oui et non, avec un texte mi-chèvre mi-chou qui sera inaudible dans la dure bataille des européennes. Si on en reste à la posture, nous manifesterons notre désaccord.»
Faim.La gauche du parti a bien obtenu que soit durcie, en introduction, la dénonciation de «trente ans de déréglementation, dérégulation, libéralisation, privatisation des services publics qui ont abouti à l'avènement d'une économie de l'endettement et de la spéculation». Mais elle reste sur sa faim. Notamment au chapitre du «Manifesto» adopté par le PSE (Parti socialiste européen) en décembre, «ambitieux programme pour une autre Europe», selon le texte du PS. Une base de campagne défendue par les réformistes du parti : «Comportons-nous, pour une fois, comme des socialistes européens conséquents, plaide Pierre Moscovici. N'ayons pas une thématique hétérodoxe,