A la tribune, Nathalie Arthaud fait son baptême du feu en tant que porte-parole de Lutte ouvrière (LO) pour les européennes, entourée des têtes de liste, dévoilées hier. Assise dans la salle, Arlette Laguiller écoute sa dauphine, une enseignante lyonnaise de 38 ans à laquelle elle a passé la main en décembre. La serial candidate à la présidentielle la rejoint juste pour la photo finale, discrète.

A moins de quatre mois du scrutin, le flambeau LO est bel et bien transmis. Et la stratégie de la formation trotskiste arrêtée, qui partira sous ses propres couleurs en juin, dans les sept grandes régions métropolitaines. Sans espérer une quelconque moisson électorale. «Il est peu vraisemblable que nous ayons des élus au Parlement européen», concède d'entrée Arthaud, qui conduira la liste dans le Sud-Est. LO compte comme d'habitude sur l'élection pour s'ouvrir une fenêtre médiatique et faire «entendre une voix communiste révolutionnaire».

Le parti, qui avait fait liste commune en 1999 et 2004 avec la LCR, a donc rejeté la proposition d'un «front de gauche» avec le PCF et le PG de Jean-Luc Mélenchon, pour jouer, cette fois, solo. Nouer une alliance permettrait, certes, de rafler quelques sièges, mais sans rien changer des orientations de l'UE, à en croire Arthaud. «Ce ne sont pas un ou deux députés, ni même une dizaine, sur 732 qui peuvent se faire entendre. Ils ne pèseront pas plus. Le jeu n'en vaut pas la chandelle.» Et u