Marins français et britanniques s'aiment tant qu'ils se frottent sous l'eau. Jusqu'à en froisser de la tôle secret-défense. Deux sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), un britannique et un français, se sont en effet heurtés début février dans l'Atlantique nord. Ils «sont entrés en contact brièvement à très basse vitesse alors qu'ils étaient en plongée», a reconnu hier le ministère français de la Défense, au moment même où le Premier Lord de l'Amirauté faisait de même à Londres. «Il n'y a eu aucun blessé. Ni leurs missions de dissuasion ni la sûreté nucléaire n'ont été affectées», précisaient les autorités des deux pays. Que s'est-il passé exactement ? Où ? Quand ? Pourquoi ? Toutes les informations concernant les opérations des SNLE sont couvertes par le secret-défense le plus strict. Car c'est sur ces bateaux que repose la dissuasion nucléaire de la France et du Royaume-Uni. On ne saura donc jamais l'entière vérité.
«Eraflures». L'affaire a été révélée lundi matin par le journal populaire britannique The Sun. Dimanche, le sous-marin HMS Vanguard, de la Royal Navy a en effet été observé revenant à sa base de Faslane, en Ecosse, avec «des éraflures et des bosses» sur sa coque. Or, le 6 février, le sous-marin le Triomphant de la Marine nationale était déjà rentré à l'Ile Longue (Finistère) avec son dôme-sonar sérieusement cabossé, à l'avant du bateau. De là à établir un rapport entre ces tôles froi