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Libération
Reportage

Climat de guérilla à Pointe-à-Pitre

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publié le 18 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 18 février 2009 à 6h51)

La Guadeloupe est prise dans un cyclone de violences dont le souffle s’amplifie au fil des affrontements commencés lundi. Une nouvelle nuit d’émeutes et de violences était attendue hier soir par la préfecture alors que, selon plusieurs sources, d’importants renforts de gendarmes et des tonnes de matériel militaire sont arrivés sur l’archipel.

Le LKP, collectif d'associations et de syndicats à l'origine de la grève générale depuis le 20 janvier, maintient la pression et appelle à «renforcer la mobilisation» (lire ci-contre). Il tient «l'Etat colonial français pour entièrement responsable de la situation actuelle» et lui reproche de ne pas avoir tenu sa parole sur un préaccord, conclu le 8 février, prévoyant une hausse de 200 euros des bas salaires. L'un de ses dirigeants, Jean-Marie Normertin, assure qu'il est «hors de question d'aller à Paris voir Sarkozy» alors que le chef de l'Etat doit recevoir demain des élus d'outre-mer. Le préfet, Nicolas Desforges, en a appelé au dialogue mais il est de fait rompu et le conflit s'enlise dangereusement.

Hier matin, dans tous les quartiers de l’agglomération de Pointe-à-Pitre, des carcasses de voitures fument encore au milieu de troncs de cocotiers, vieux frigos, ferraille et blocs de pierre. Les rares véhicules en circulation enjambent les trottoirs, prennent des routes à contresens puis se retrouvent contraints de rebrousser chemin. Au milieu des débris, des adolescents slaloment à toute allure sur leurs deux