Ecoutons la Guadeloupe. Dans ce département si lointain se tiennent des discours qui nous sont proches. Même si les violences de ces derniers jours les rendent difficilement audibles.
Deux mots résument les revendications des révoltés : équité et dignité.
Du premier on peut dire qu’il résume les problèmes de fonds qui se sont accumulés - et complexifiés - durant des décennies, produisant aujourd’hui une société inégalitaire où le chômage explose, les logements manquent et les prix flambent. Il faut répondre d’urgence à ce mouvement social mais il convient aussi de repenser complètement les structures économiques archaïques ainsi que le système politique contesté.
Au-delà de cette exaspération dont l’actualité rencontre les angoisses de la métropole, il y a en Guadeloupe une véritable exigence de dignité que l’on doit aussi entendre. Il y a dans cette île, depuis des lustres, une exaspération profonde face à la frustration suscitée par une situation d’assistanat. Celle-ci, qu’on peut qualifier de post-coloniale, ne se résoudra pas par des propos politiciens simplistes.
Il faut sans doute repenser complètement le mode de développement des Antilles, en leur donnant les moyens d’inventer leurs propres sources de richesses, sans les calquer sur les recettes qui prévalent en métropole. En laissant les Antillais eux-mêmes trouver leurs voies, localement, sans dépendre de modèles de consommation importés, en respectant leur culture et leurs aspirations. Lancer enfin ce chantier semble l