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Libération
EDITORIAL

Cloisons

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publié le 19 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 février 2009 à 6h51)

Ça patine à l’Elysée… Tout à son obsession têtue de réformer la France en force, Nicolas Sarkozy a mis en scène hier un exercice de communication à sens unique.

Pas question de se laisser distraire par l’incendie guadeloupéen, il fallait d’abord vendre au Français son mini-plan de relance bis et un spectacle télévisé de concertation avec les syndicats. Histoire de mettre un peu de social dans les rouages de la rupture en marche. Tout en présentant un catalogue très technique de mesures déjà annoncées, le président de la République a montré qu’il campe sur ses positions : investissement, réforme et travail.

A chaque jour sa crise, a-t-il expliqué en filigrane. Hier, c’était les classes moyennes face à la grande crise mondiale, aujourd’hui ce sera la révolte en Guadeloupe. Attendons-nous donc à un autre récital alliant bons sentiments contre les injustices et attitude ferme contre les agissements inacceptables d’une minorité. On voit bien la manœuvre : Nicolas Sarkozy aura ainsi soigneusement cloisonné les deux problèmes. Pas question en effet d’avoir l’air de donner dans les DOM des signes qui pourraient être compris en métropole comme une amorce de relance par la consommation. L’ennui, c’est qu’en agissant ainsi le président de la République traite la Guadeloupe comme il a traité les banlieues. Après avoir laissé pourrir la situation, on envoie des renforts de police puis on annonce un plan avec quelques zones franches et des allégements de charges.

Est-ce la bonne tactique ?

A