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Analyse

Bernard Kouchner, ou l’art de conjuguer les métiers

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Rémunéré par Total, professeur, consultant en Afrique… un Kouchner multicartes.
publié le 24 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 février 2009 à 6h51)

Bernard Kouchner et l’argent. La liaison dangereuse n’a pas fini d’entamer la popularité du ministre des Affaires étrangères. Depuis la publication du livre du journaliste Pierre Péan, «le Monde selon K.» (éditions Fayard) et malgré les multiples démentis indignés du cofondateur de Médecins sans frontières, le malaise demeure. Explications avec trois questions qui fâchent.

Pour qui travaillait Kouchner ?

Fort occupé sous le gouvernement de Lionel Jospin, ministre de la Santé, puis représentant de l’ONU au Kosovo, avant de retrouver brièvement son portefeuille, Bernard Kouchner apparaît fort dépourvu après la réélection de Jacques Chirac à l’Elysée en 2002 - sans cohabitation. On lui déniche une planque : professeur au Conservatoire national des arts et métiers à Paris, titulaire d’une chaire «santé et développement». Mais le traitement mensuel de 3 000 euros ne semble pas lui suffire. Fin 2003, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin lui ajoute un nouveau titre : président d’Esther (Ensemble pour une solidarité thérapeutique en réseau), groupement public au sein duquel les hôpitaux des pays occidentaux aident leurs homologues africains. La fonction étant bénévole, tout va - presque - bien jusqu’ici.

En janvier 2004, Bernard Kouchner crée la société à responsabilité limitée (Sarl) BK Consultants, dont il est l'unique actionnaire-gérant. Son objet social, «conseil en développement durable et santé publique», ressemble bigrement à l'intitulé de sa chaire au Conservat