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INTERVIEW

Comité Balladur: «On ne peut pas exclure des arrière-pensées électorales»

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Ancien président de Paris IV, membre de l’Institut et géographe, Jean-Robert Pitte dénonce les propositions du comité Balladur sur la réforme territoriale. Selon lui, regrouper les régions, qui sont «ancrées dans les esprits et le sentiment d’appartenance», est inutile.
La France envisagée par le comité Balladur. (ide)
par Recueilli par FRANÇOIS VIGNAL
publié le 26 février 2009 à 18h42
(mis à jour le 26 février 2009 à 18h42)

Les propositions du comité Balladur visent à rationaliser et clarifier les échelons territoriaux. De ce point de vue, va-t-il dans le bon sens ?

Je pense que ce dont on a besoin en matière de carte administrative, c'est la clarification des responsabilités de chaque échelon. Mais je ne suis pas sûr qu'il y en ait trop. Les communes, qui ont succédé aux paroisses, sont très utiles. Dans un pays à faible densité de population, nous avons besoin d'une structure de cette échelle. Par exemple, il y a beaucoup de chemins ruraux en France – goudronnés ou pas – qui demandent un entretien considérable. Ça ne se fait ni au niveau départemental, ni de la région. Dans le milieu rural, il y a aussi des problèmes de scolarisation, d'approvisionnement, ou pour le troisième âge. Ça ne peut se gérer qu'à l'échelle de la commune, ou de l'intercommunalité. Si on supprime les communes, et certains le souhaitent, on va déshumaniser le territoire français. Je suis tout autant opposé à la suppression des cantons (que propose le comité ndlr). Supprimer l'ancrage territorial des élus me paraît catastrophique.

Du côté des régions, les pistes évoquées, comme le démantèlement de la Picardie ou de Poitou-Charentes (qui ne sont pas à proprement parler dans le rapport) a-t-il un sens ?

Je ne trouve pas qu'il y ait trop de régions en France. Ça ne changera pas grand chose. Sauf que ça présente un intérêt électoral, évidemment. Si on refait un cha