Après la république du même nom, voici donc la monarchie des camarades. Monarchie élective, on le sait, ou encore consulat au petit pied, selon la thèse d’Alain Duhamel. Cette manie de s’asseoir sur les règles, en tout cas, confirme un ancien diagnostic : il y a en France un pouvoir et guère de contre-pouvoirs, sinon ceux de l’opinion et de la rue. Situation à la fois dangereuse et inefficace.
Certes, la nomination de membres de cabinets à la tête de telle ou telle entreprise n’est pas sans précédent, du temps de la gauche notamment. Certes, les compétences et la personnalité de François Pérol ne sont pas en cause. Un homme qui fait des imitations ne peut pas être tout à fait mauvais. Un énarque proche du pouvoir à la tête d’une grande banque ? On a vu dans ce domaine le meilleur et le pire.
Mais dans sa sagesse, la république a prévu de garantir l’intégrité de ses hauts fonctionnaires en leur interdisant les pantouflages ambigus. Et pour appliquer cette règle, elle a mis en place une commission qui fonctionne depuis plusieurs années à la satisfaction générale. C’est ce dispositif que le président de la République a écarté d’un revers de main pour nommer son collaborateur à la tête de la deuxième banque du pays. Comme il avait déjà, à maintes reprises, ignoré quelques institutions sans doute poussiéreuses et inconsistantes à ses yeux, comme le Conseil supérieur de l’audiovisuel, le Conseil constitutionnel, le Sénat ou l’Assemblée nationale.
Qu’y a-t-il dans la république ? Il y