C’en est fini de l’indépendance de l’Ecureuil. Ulcérés mais impuissants, les dirigeants des Caisses d’Epargne ont tempêté contre le coup de force sarkozyste, évoquant même une possibilité de s’opposer au président de la République, mais ils se sont finalement soumis. Ce matin, Bernard Comolet, le PDG du groupe coopératif, devrait présenter sa démission au conseil de surveillance, laissant sa place à François Pérol, le secrétaire général adjoint de l’Elysée (lire ci-contre). Ce qui devrait entraîner à terme une fusion avec la Banque populaire et une entrée de l’Etat dans le capital du futur groupe à hauteur de 20%, en échange d’une injection de plus de 5 milliards d’euros.
«Méthodes de voyou». Ces derniers jours, les dirigeants de l'Ecureuil avaient fait connaître leur colère mais sans oser le faire publiquement. «Il y a une vraie révolte au sein du groupe contre les méthodes de l'Etat, qui sont des méthodes de voyou», avait ainsi déclaré à l'AFP un dirigeant. Un autre jugeant «injuste et humiliante» la différence de traitement avec BNP Paribas, qui devrait aussi recevoir 5 milliards d'euros d'aide de l'Etat, mais sans se voir imposer d'immixtion dans sa gouvernance.
Mais, après avoir multiplié les erreurs stratégiques (comme la création de Natixis, la filiale en banque d'investissement, juste avant la crise), les Caisses n'étaient pas en mesure de résister. «L'Ecureuil a besoin de l'argent de l'Etat pour renforcer ses fonds propres et n'a