Menu
Libération

Thérapie de crise à l’européenne

Article réservé aux abonnés
publié le 26 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 26 février 2009 à 6h52)

Face à la brutalité et même à la violence de la crise qui assaille l’économie-monde, l’Europe s’avère une fois de plus comme le bouclier le plus efficace, comme l’espace économique et politique le plus protecteur et le plus prometteur. Non pas que l’Etat-nation soit estompé ou effacé en quoi que ce soit par la tornade qui s’abat. C’est même, on le voit bien, l’inverse qui se produit.

Devant les périls qui menacent soudain le système bancaire et financier, qui asphyxient, entravent et parfois paralysent des pans entiers de l’économie, qui pèsent lourdement sur l’emploi et sur le pouvoir d’achat, l’Etat national retrouve subitement un rôle salvateur. Lui qu’il fallait alléger, simplifier, rétrécir, voilà que chacun l’appelle au secours pour sauver les banques du naufrage, pour empêcher la faillite de la filière automobile, pour voler à la rescousse des Français les plus menacés, ceux qui vivent des allocations publiques, ceux qui subissent le chômage partiel, ceux qui sont trop jeunes pour être indemnisés ou trop précaires pour être garantis.

L’Etat-providence est de retour pour sauvegarder les plus faibles et soutenir les plus puissants. Il n’est plus question de libéraux ou de dirigistes, de socialistes ou de gardiens de la flamme du marché. Gauche ou droite, puissances installées ou pays émergents, tous les gouvernements oublient leurs dogmes et jettent leurs principes par-dessus les moulins pour mobiliser les ressources de l’interventionnisme et de l’étatisme. Jamais l’écono