«Abracadabrant» et «scandaleusement bête». C'est en ces termes que Jean-Pierre Masseret exécute le rapport du comité Balladur, qualifié d'«enfumage général». Selon le président (PS) du conseil régional de Lorraine, les préconisations émises sont hors sujet : «S'il y avait quelque chose à espérer de cette réflexion, c'était de clarifier les compétences entre collectivités, de désigner des chefs de file dotés de moyens pour mener l'action.» Partant de là, il balaie une possible fusion de l'Alsace et de la Lorraine : «Ça n'apportera rien si on ne règle pas la question des compétences. Et si je dois travailler avec des partenaires, c'est vers le Luxembourg, la Sarre, la Wallonie que je me tourne. C'est ça, l'avenir de la Lorraine.»
A Strasbourg, on est presque sur la même longueur d'ondes. Fusionner, «ce n'est pas mon sujet et ce ne sera à l'ordre du jour nulle part», tranche le président (UMP) du conseil régional, Adrien Zeller. Ce farouche décentralisateur estime que «si le comité Balladur avait fait le tour d'Europe des régions qui gagnent, il aurait vu qu'elles ont de pleines compétences en matière d'emploi, de formation et de développement durable, et que des régions plus petites que l'Alsace sont bien plus prospères». Sénateur (UMP) de la Meuse et membre du comité Balladur, Gérard Longuet admet que «la course à la taille des régions n'est pas une priorité absolue» et qu'une fusion Alsace-Lorraine serait