Il est 21 heures, ce mercredi. Cela fait déjà plus de six heures qu’ils sont en train de discuter. Et cela s’éternise. Dans la grande salle du port autonome de Pointe-à-Pitre, d’un coup tout s’emballe, et l’échange est vif, à deux doigts de générer entre Elie Domota, porte-parole du LKP et Willy Angele, président du Medef. Une scène qui semble comme un symbole de ce conflit.
«Ta gueule !» lance l'un. Elie Domota s'énerve, monte sur la table et tente de s'en prendre physiquement au responsable patronal. Il est de justesse retenu. Puis comme après un coup de vent, cela reprend. Dehors, la foule attend. C'est nuit de carnaval. On vient de brûler un mannequin de paille, et les centaines de Guadeloupéens dansent et chantent. Tous gardant un œil sur les fenêtres du bâtiment, pour voir «si l'accord arrive».
A trois heures du matin (9 heures à Paris), hier, ils sortent. Rosan Mounien, syndicaliste historique et membre du LKP, marche vite. Il lance sous les applaudissements : «Les 200 euros, on les a attrapés ! C'est OK. L'Etat va garantir les 200 euros.» De fait, dès l'ouverture des discussions, le préfet a distribué une feuille «avec les propositions des médiateurs». Sur la question des 200 euros, «il s'agit de mettre en œuvre de manière transitoire, une transformation du RSA en un revenu supplémentaire temporaire d'activité. Il serait versé aux 45 000 salariés dont le salaire est inférieur à 1,4 Smic». Son montant ? Autour de 80 euros men