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Libération
EDITORIAL

Mutisme

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publié le 28 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 28 février 2009 à 6h51)

Mais que fait donc Martine Aubry ? On attendait de cette femme de caractère l’ouverture d’un chapitre radicalement nouveau au Parti socialiste. On attendait surtout que l’opposition, jusque-là empêtrée dans ses affaires internes et ligotée par Nicolas Sarkozy dans les rets de l’ouverture, traduise de manière éclatante les impatiences ou les colères de l’opinion.

Mais pour être franc, on attend toujours. L’étrange stratégie de Martine Aubry - briller d’abord par son absence, s’occuper de Lille et laisser les autres s’occuper de la France - suscite une déception chez tous ceux qui espèrent un meilleur équilibre d’expression entre droite et gauche. La première secrétaire du PS aurait dû prendre son envol. Elle voyage en sous-marin.

Certes, elle travaille pour remettre son parti en état de marche, tâche nécessaire mais obscure. Certes, le plan de relance pondu par les socialistes n’était pas si mal ficelé. Aussi bien, il est habile de ramener au bercail le troupeau ségolénien, d’autant plus que cette union nouvelle désunit les partisans de la madone imprévisible, quelque peu fatigués des improvisations de l’ancienne candidate à la présidence.

Mais à force de laisser le champ libre à un président décidément impopulaire, à force de ne pas livrer un combat qui lasse faute de combattante, la trop discrète figure de proue des socialistes n’exerce pas son rôle de contre-pouvoir. Par définition, l’opposition détient le ministère de la parole. Elle ouvre un vide béant si elle change cette