Bienvenue chez les chipies, proclame l'affiche d'un spectacle du Théâtre des Deux Anes, actuellement visible sur les colonnes Morris de Paris, dans un pastiche du film Bienvenue chez les Ch'tis. Au premier plan, Martine Aubry, casquette à l'envers, sur le vélo de Kad Merad. A l'arrière-plan, Ségolène Royal dans sa tenue Antik Batik du Zénith. Le détournement est cruel, car depuis plusieurs semaines maintenant, le PS a délaissé les scènes de boulevard qui ont fait le succès, ou plutôt le malheur, du congrès de Reims, pour repointer son nez sur la scène politique.
Le grand corps malade dont on se demandait comment il survivrait à 2008 n’est pas guéri, loin s’en faut. Mais le virus de la division a cessé de le gangrener. Les royalistes ont intégré la direction, Vincent Peillon s’est vu proposer un point de chute pour les européennes (lire ci-contre) : l’union avance peu à peu ses pions. Tant mieux.
Lapsus. Mais derrière ces accords d'appareils, subsistent deux femmes que tout ou presque oppose encore aujourd'hui et qui savent toutes deux qu'elles auront rendez-vous au plus tard en 2011, quand s'aiguisera la compétition présidentielle. Aubry n'a pas d'autre choix que de faire avec. Elle a raison de dire que confier un poste dans la direction à Royal n'a pas grand sens, puisqu'elle a «un statut à part». Tellement à part que la première secrétaire, dans un joli lapsus, l'a qualifiée récemment «de présidente de la République»… La m