C'est écrit noir sur blanc. Pour la première fois, un projet de loi concocté par le gouvernement inclut de façon explicite les «foyers composés de deux adultes du même sexe» parmi les «nouvelles configurations familiales». Ils sont là, au côté des familles recomposées (où vivent 1,6 million d'enfants) et des foyers monoparentaux (2,7 millions d'enfants). Le texte prend acte d'une certaine réalité : «Aujourd'hui plus qu'hier», l'enfant est entouré «d'adultes autres que ses parents biologiques, que l'on considère comme des tiers». «La sphère parentale» n'est plus confinée aux concubins mais s'étend aussi aux «partenaires de pacs ou concubin de chacun des parents…»
Quand il a demandé à son gouvernement de travailler sur «un statut du beau-parent», il y a plus d'un an, Nicolas Sarkozy pensait aussi intégrer les parents homos. Il ne s'en est jamais caché, mais, à l'époque, il avait tourné sa lettre de mission de manière à ne heurter personne : «Nous voulons soutenir et aider toutes les familles, sans exclusion ; pourvu qu'elles soient des lieux de repères affectifs et moraux.» Aujourd'hui, les choses sont dites sans ambiguïté.
«Posture passéiste».«Symboliquement, c'est important», reconnaît l'Association des parents gays et lesbiens (APGL). «Là-dessus, nous avons été entendus, souligne aussi Philippe Castel, porte-parole de l'Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans (Inter-LGBT).<