Trois lettres qui ont changé la Guadeloupe et donné des sueurs froides à Paris depuis six semaines. LKP pour Liyannaj kont pwofitasyon («union contre l'exploitation outrancière») est un collectif qui regroupe 49 partis, syndicats, associations… Il puise sa force dans ce lien (liyannaj) établi entre les milieux culturels, politiques, syndicaux, associatifs (défense de l'environnement, aide aux plus défavorisés…). Nombre de petits chefs d'entreprise ont aussi soutenu ouvertement le LKP. «C'est cela qui a tout changé. Quand on voit les gens du LKP, c'est la Guadeloupe, toute la Guadeloupe. Il y a des professeurs, des gens du bâtiment, des agriculteurs, des employés municipaux, des syndicalistes. On a l'impression de se voir», explique Servais Vilovar, directeur d'un centre de formation à la retraite.
Le LKP est-il indépendantiste ?
A aucun moment la thématique de l'indépendance n'a été soulevée par le collectif. Elle ne figure pas dans la plateforme en 120 points rédigée par le LKP et remise au préfet de la Guadeloupe. La question de l'indépendance reste un véritable chiffon rouge pour une majorité de Guadeloupéens favorables au maintien du lien avec la métropole et ses subsides. Il n'était donc pas question de se couper d'une partie de la population en évoquant l'indépendance ou même une autonomie élargie de l'archipel. Le LKP compte pourtant en son sein nombre de formations ouvertement indépendantistes ou autonomistes. A commencer par l'UGTG - le premier syndi