Trois mois après le congrès de Reims, le mode alternatif gagne le courant Royal. Au-delà de la grogne des déçus des listes européennes, comme le député européen Gilles Savary, «sortant sorti» pour cause, selon lui, de «coalitions obscures d'apparatchiks et de féodaux», ou le maire de Lyon Gérard Collomb, qui fustige de «petits arrangements entre amis», une distance certaine s'installe entre plusieurs hommes forts de la motion Royal, au premier rang desquels Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est, et l'ex-candidate à la présidentielle. Laquelle, signe d'une temporalité distincte, sinon distinctive, a fait connaître hier son «calendrier prévisionnel» qui court jusqu'en… novembre. Au programme, entre autres, une rencontre avec des femmes d'Argenteuil (Val-d'Oise) et une séance dédicace au Salon du livre, en mars. Une escapade au Sénégal, le mois prochain, avec «un grand discours sur l'Afrique à l'université de Dakar». Une fête de la Fraternité bis, en septembre à Montpellier.
Et les européennes, dans tout ça ? «Nous avons maintenant des candidats. A eux de faire campagne. J'irai là où on me demande d'aller, mais je ne veux pas donner l'impression de refaire le congrès, d'occuper l'espace qui n'est pas le mien. Je ne suis pas chef de parti.»
Main basse. Cette désaffection manifestée par Royal quant aux affaires de la rue de Solferino n'a échappé à personne. «Elle ne s'est absolument pas manifestée dans la négociation sur