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Libération
Portrait

Elle garde la ligne

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La nouvelle porte-parole de Lutte ouvrière reprend le flambeau d'Arlette Laguiller, sans révolution sur le fond.
Nathalie Arthaud. (AFP/FRANCOIS GUILLOT)
publié le 6 mars 2009 à 6h51

Coup de jeune sur les tracts de Lutte ouvrière. En médaillon, surmontant les dix-sept dates des meetings d'une tournée aux airs de précampagne électorale, s'affiche la photo de Nathalie Arthaud, nommée porte-parole nationale pour les européennes. C'est cette enseignante lyonnaise de 39 ans qui tiendra ce soir meeting à la Mutualité, à Paris. Avec - telle une guest star - «la participation d'Arlette Laguiller». En historique, celle-ci doit se charger du topo sur l'héritage politique de la formation trotskiste. Et sa dauphine entrera dans le vif du sujet : «Face à la faillite du capitalisme, actualité du communisme.» Ensuite, elles débrieferont, comme souvent, autour d'un verre. «D'égale à égale.» Une transition en douceur avant de passer la main pour de bon. «Quand elle ne pourra pas, j'irai soutenir un candidat, promet Laguiller. Mais Nathalie va assumer le plus gros du travail.» Petite révolution dans la maison LO ? Pas sûr, tant sa cadette prévoit de marcher dans les pas d'Arlette.

Forgée par vingt ans de militantisme, Nathalie Arthaud, «emballée par l'idée du communisme» dès ses études dans un lycée lyonnais, interpellera elle aussi les «travailleuses, travailleurs». «Ça reste : on parle toujours à ceux qui n'ont que leur salaire pour vivre et subissent la dictature des puissances économiques», dit-elle, posée, décidée, sans haranguer. Succéder à l'emblématique porte-voix de la classe ouvrière tient autant du cadeau que du fardeau. Elle mesure le «poids su