Rideau sur quarante-quatre jours de grève. La Guadeloupe est donc sortie hier de l'un des plus longs conflits sociaux de son histoire. Après maints rebondissements, le LKP et le préfet ont paraphé dans la salle du port autonome de Pointe-à-Pitre un document appelant «à la reprise de l'activité normale».
Très détaillé, ce texte compte 165 articles et liste des mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat, du prix de la baguette à celui de billets d’avion à bas coût. Un accord dit «Jacques Bino», du nom du syndicaliste assassiné lors des émeutes de la fin février, est annexé, il fait référence à la fameuse prime de 200 euros pour les bas salaires, que seules des organisations patronales minoritaires ont signé.
Introspection.Le chef de file du LKP, Elie Domota, a appelé ses troupes à rester «vigilant[es]» et lancé : «Camarades, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli.» Depuis Paris, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves Jégo, a estimé que «c'est désormais une nouvelle page de la Guadeloupe qu'il convient d'écrire».
Au-delà de la grève générale, les revendications exprimées par le collectif LKP ont touché en profondeur toutes les couches de la société guadeloupéenne. Très populaire jusqu’au ras-le-bol de ces derniers jours, le mouvement a libéré la parole dans l’archipel et permis une sorte d’introspection collective. Mode de vie, surconsommation, culture, identité, vie chère, rapport aux békés… tous ces thèmes et d’autres encore