Picards, Basques, Auvergnats, ce sont des choses qu'il ne faut pas toucher ! «Le comité Balladur s'est réuni. Afin de faire des économies, en ces temps de crise, il a été décidé de regrouper certaines régions, comme la Haute et la Basse-Normandie. Après rationalisation et mutualisation des moyens, il ne restera plus que 15 régions.» C'est en ces termes lapidaires que nos panélistes rédigent le faire-part de la réforme de l'organisation territoriale.
Quasiment rien n'a été retenu de la création de métropoles et d'un Grand Paris. Rien sur le scrutin unique pour élire conseillers régionaux et généraux. Pas de trace dans les esprits de la suppression des cantons. La réforme se résume au motif de «simplifier le millefeuille français», afin de «maîtriser les coûts».
Le projet ne laisse pas indifférent, mais il n'est clairement pas au centre des préoccupations. Les réactions qu'il suscite sont, en outre, partagées. Certains sont favorables à une réorganisation comprise comme une modernisation de l'appareil administratif. D'autres disent leurs réticences. Les premiers arguent que, par ces temps de crise et alors que la dette se creuse, il faut faire des économies et supprimer les doublons. Les seconds alignent des motivations disparates, qui laissent entrevoir une possible coalition des refus : «rideau de fumée», selon certains, qui expliquent que «pendant qu'on parle de ça, on ne parle pas d'autre chose». Agitation périphérique, pour d'autres, qui j