Il serait présomptueux de déclarer avec certitude que nous entrons avec cette crise du capitalisme dans une «ère nouvelle». Il faudra, en tout état de cause, concevoir une nouvelle organisation entre le capitalisme financier et l’économie productive, la croissance et le développement durable, le capital et le travail. Nous devons faire le même effort que nos prédécesseurs des années 1930. Réformer le capitalisme suppose de renouveler la social-démocratie, pour en faire une gauche constructive, apportant des solutions concrètes et réelles pour sortir de la crise, dans une vision forte d’un monde plus humain et plus juste. Les valeurs et les enseignements que la social-démocratie a élaborés dans le feu des épreuves passées demeurent toujours valides. La puissance de l’économie de marché est à la fois créatrice et destructrice. L’intervention publique est donc nécessaire et légitime pour protéger les marchés d’eux-mêmes et lutter contre les inégalités sociales. La question clef est de savoir comment sont partagés les risques, les responsabilités, les richesses créées et quelles doivent être les régulations et les prélèvements mis en œuvre par la puissance publique.
La crise profonde que nous affrontons nous impose de penser un ordre des choses où la question principale est tout autant celle de la production des richesses que celle de leur redistribution. La solution doit être socialement utile et écologiquement soutenable. Dans un monde transformé par l’arrivée de nouveaux acteu