«Chasse aux sans-papiers», «dénonciation», «expulsion», «statistiques ethniques», «rafles», «interpellations de journalistes», «perquisitions», «offense au président de la République», «enfermement des mineurs», «pressions sur les avocats», «privatisation des prisons», «suppression du juge d'instruction», «test ADN», «Base élèves», «fichiers de police». Vous n'êtes pas en train de lire le dernier rapport d'Amnesty international sur le Congo. Vous êtes bien dans la section France du journal. Inspirez, expirez, vous êtes sous narcose Sarkozy. On va vous aider et aérer la chambre. Car ça continue comme ça sur 89 rubriques dans un abécédaire rigoureux et factuel, intitulé La France en libertés surveillées. Le livre a été écrit par le PS.
Il est sorti hier matin, par la bouche - osons la gueule - de Martine Aubry, qui en a découpé, devant une presse carnivore, les principaux morceaux de choix. «Un tract !» a aussitôt aboyé le caniche Copé, sifflé par son maître. Je dirais plutôt un acte, plus citoyen que politique, qui met enfin, après vingt mois d'activisme sarkozyste, «la France d'après» devant son miroir.
Le visage de Marianne est marqué, autant vous le dire. Ça sent la rafale de bourre-pifs ! Vous le saviez ? A peu près ? Moi aussi. Je «savais» pour les rafles répétées aux abords des écoles, je «savais» pour le contrôle actif des médias, la garde à vue de 144 heures pour les présumés terroristes, je «savais» pour l'internement d'office des schizophrènes… P