Sous les pavés, la ruche. Dans un nouvel essai (1) à paraître chez Hachette mercredi, dont Libération publie en exclusivité les bonnes feuilles, Dany Cohn-Bendit, piqué au vif par la crise a mitonné pour l'Europe une nouvelle alternative au capitalisme : «la société pollen». Quezako ? Alors que le numéro de duettistes entre fourmis productrices et cigales consommatrices a du plomb dans l'aile, il s'agit, selon l'auteur, de «changer notre économie et notre mode de vie» en le calquant sur celui des abeilles : ce qui crée le plus de richesses n'est pas le miel qu'elles produisent mais le fait qu'en se baladant d'une plante à l'autre, elles les fertilisent en faisant circuler le pollen. Que faire ?, se demande en titre l'ex-leader de mai 1968. Un clin d'œil à Lénine qui dès 1902 jetait, sous le même titre, les bases d'un parti révolutionnaire centralisé. Sauf que pour Cohn-Bendit, il ne s'agit pas «d'attendre le grand soir», mais d'enclencher une «transformation écologique» radicale de la société, dont le cadre européen est selon lui la bonne échelle. Après avoir rassemblé les écologistes, de Bové aux amis de Hulot sur les listes «Europe-Ecologie», l'ambition pour la tête de liste en Ile-de-France est d'inciter ses concurrents comme ses colistiers à «mettre l'imagination au pouvoir».
Politiquement l'enjeu est clair : apporter une réponse à la crise plus globale que la ritournelle du «New green deal» - «dix million