Intox. Comment gérer, pour le gouvernement, l'annonce de la suppression de 555 postes par Total, quinze jours après la révélation d'un bénéfice record de près de 14 milliards d'euros ? En s'indignant, mais après ? Mardi dernier, lors d'une conférence de presse consacrée à la politique de l'emploi, Laurent Wauquiez était interrogé sur l'annonce de deux projets de restructuration dans le groupe Total. Le secrétaire d'Etat en charge de l'Emploi avait estimé «scandaleuse» la décision du groupe. Et d'annoncer que dès le lendemain, il entrerait «en négociation» avec Total pour les convaincre que la décision n'est «pas dans leur intérêt». Le lendemain, sur Canal +, le même Wauquiez se félicitait des premiers effets de son «coup de gueule». S'il n'était plus question du tout de faire revenir le groupe sur sa décision, il se félicitait d'avoir obtenu des annonces et des clarifications de Total, citant notamment les compléments d'informations apportés le matin même sur RTL par la direction de Total :
-«La première chose, c'est que Total s'est engagé à un certain nombre d'investissements. Ils ont dit : "On va investir en France", donc accroître l'activité, donc créer des emplois. Mille emplois supplémentaires par an. C'est une bonne nouvelle".
-«C'est pas d'aujourd'hui», le coupe alors l'intervieweur Jean-Michel Apathie.
-«C'était pas annoncé, rétorque Wauquiez. On ne savait pas où, et il n'y