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Libération

Les ambiguïtés de l’altermondialisme

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Débat animé par René Solis
par
publié le 21 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 21 mars 2009 à 6h53)

Geneviève Azam Economiste, membre du conseil scientifique d’Attac

Si l’altermondialisme a des sources multiples, il s’est construit face au dogme dominant, selon lequel, «il n’y a pas d’alternative». «Un autre monde est possible» ou «d’autres mondes sont possibles» ont été des symboles d’une résistance multiforme à l’instauration d’un monde unidimensionnel, d’un ordre supranational fondé sur le marché et le droit de la concurrence. Ce mouvement a dévoilé le monde de la globalisation comme déni du «monde commun», des biens communs, livrés aux intérêts particuliers. Il a rendu visibles et a donné du sens et de la dignité à des résistances qui ouvrent une voie vers un postcapitalisme. Instruit des échecs des précédents mouvements, il vise à dépasser et combiner des cultures différentes.

Face à la crise systémique actuelle et au risque d’effondrement de ce qu’il reste des civilisations, il est un point d’appui essentiel. Il s’agit de faire face à des menaces et à des enjeux qui ont une dimension universelle et planétaire, de trouver des valeurs et des idéaux partageables et de permettre la relocalisation du monde pour en faire vivre la réalité concrète et diversifiée et pour réaménager des instances politiques capables d’assumer une régulation internationale.

Jean-Paul Malrieu Physicien, directeur de recherches émérite au CNRS

Devant la crise qui enfle, on ne peut se réfugier dans la vague invocation d’un «autre monde possible», qui masque mal des vues divergentes sur le futur. S