Dans le hall du siège parisien de l'UMP, rue la Boétie, une jeune militante en larmes sert dans ses bras un bouquet de tulipes jaunes. Avec quelques amis, elle espérait fêter la victoire de Roger Karoutchi, «candidat naturel» de son parti pour les élections régionales de 2010 en Ile-de-France. Le résultat l'a frappée comme un coup de tonnerre : 41 % des militants ont voté Karoutchi. 59 % lui ont préféré la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse.
Un militant ne veut pas y croire : «50 % de participation, c'est impossible ! Ils ont triché ! On se fait encore avoir. Les primaires, ça ne marche pas.» Quelques instants plus tard, le patron de l'UMP, Xavier Bertrand, vient lui-même confirmer les résultats (lire ci-contre). Bertrand parle d'une «étape importante pour la reconquête des régions». Selon lui, la démonstration est faite que «les élections primaires, ça marche» et que «les militants veulent être entendus».
«Réseau».Les militants ont surtout montré qu'ils ne voulaient pas se laisser dicter leur vote par les cadres du parti. Car Karoutchi se prévalait du soutien d'un grand nombre d'élus : 125 maires, 68 parlementaires UMP sur 86 et tous ceux à qui il a pu rendre service depuis dix ans qu'il préside l'opposition au conseil régional. Malgré le soutien des responsables de la fédération de Paris, Philippe Goujon et Jean-François Lamour, Karoutchi a été très largement battu.
Roxane Decortes, élue du XVIIIe arrond