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Libération

Les Français plus protestataires

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publié le 26 mars 2009 à 6h53

Tous les peuples d’Europe sont agressés par la crise mondiale qui menace ou détruit leurs emplois, qui pèse lourdement sur leur pouvoir d’achat, qui impose un climat stressant et dangereux, fait d’angoisse, d’incertitude, d’illisibilité, de vulnérabilité.

Face à ce déferlement de risques et de contraintes, les opinions publiques du Vieux Continent apparaissent naturellement à l’unisson pour exprimer leurs craintes et leurs colères. Pourtant, parmi les principaux pays d’Europe, un seul est le théâtre d’une mobilisation sociale puissante et offensive : le nôtre.

Certes, des manifestations importantes ont eu lieu dans de petits pays (par leur nombre d’habitants) comme l’Irlande, l’Islande, le Portugal, la Lettonie ou la Grèce, autant d’Etats encore plus brutalement sinistrés que les autres par la crise et disposant de faibles ressources nationales pour y faire face. En revanche, même des pays de l’Est terriblement affectés, parfois contraints de solliciter des aides extérieures, ont connu peu de grèves et de défilés. Surtout, les Etats qui nous sont le plus directement comparables par la taille, la richesse et l’influence, comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne, n’ont pas connu jusqu’ici de mobilisation sociale semblable à la nôtre.

Les sentiments des populations ne sont pas très différents de ceux de l’Hexagone. Les comportements, en revanche, se distinguent clairement : chez nos voisins, l’attentisme domine ; chez nous, la mobilisation s’affirme. Face à la