Paris bluffe-t-il ? A vingt-quatre heures de l'ouverture du G20 à Londres, l'Elysée fulmine et tente un coup de billard risqué. De manière assez peu diplomatique, Nicolas Sarkozy menace de faire capoter cette réunion cruciale pour «la refondation du capitalisme» qu'il appelle de ses vœux depuis septembre. Pour des raisons qui relèvent tout autant de la politique intérieure que de la conviction qu'il faut réguler et moraliser l'économie pour prévenir d'autres crises, le président de la République ne peut se permettre de rentrer de Londres avec un accord a minima.
En Grande-Bretagne, sa ministre de l'Economie, Christine Lagarde, s'est fendue hier - sur la BBC et en anglais dans le texte - d'une déclaration menaçante : «Le président Sarkozy a été très clair sur ce plan. Il dit : "Si les résultats escomptés ne sont pas là, je ne signerai pas le communiqué."» Et de préciser qu'il était alors «déterminé» à quitter le G20. Par un jeu de fuites savamment orchestré depuis l'Elysée, le Times avait déjà tiré une première salve à la une, hier matin, en titrant sur la volonté de Sarkozy de «claquer la porte» du sommet si ses décisions concrètes étaient insuffisantes. En marge d'un déplacement dans la Vienne hier, le chef de l'Etat a remis la pression : «Il faut qu'on obtienne des résultats, il n'y a pas le choix. La crise est trop grave pour qu'on se permette un sommet pour rien.»
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