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Libération

Strauss-Kahn, le retour…

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publié le 2 avril 2009 à 6h52

Lorsque Dominique Strauss-Kahn a été nommé directeur général du Fond monétaire international (FMI), la plupart des dirigeants socialistes et des commentateurs en ont conclu qu’il se retirait définitivement de la compétition présidentielle. En partant pour Washington, il quittait la vie politique. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy n’avait-il pas vigoureusement contribué à sa nomination, se débarrassant ainsi de celui qu’il considérait comme le plus redoutable de ses adversaires potentiels ? Le propre courant de DSK au sein du PS ne s’était-il pas dispersé ? La page semblait tournée. Les nouvelles du néo-washingtonien étaient rares ou relevaient des pages people. Celui qui incarnait le mieux la gauche moderne française, cet objet politique insaisissable, celui qui avait été le ministre des Finances de gauche le plus heureux de l’histoire, celui qui avait exercé l’ascendant le plus manifeste sur ses collègues européens était hors de course. A droite, on se hasardait dorénavant à lui concéder quelques qualités, à gauche on feignait de le regretter. Tout le monde l’imaginait déjà investi d’un second mandat à l’issue du premier, commencé en 2007 et s’achevant donc l’année présidentielle. Sa popularité persistante était regardée comme l’une de ces affections abstraites sans débouché électoral. Dominique Strauss-Kahn s’était envolé.

C’était, on le voit aujourd’hui, l’enterrer prématurément et ensevelir sous les fleurs un mort bien vivant. L’aggravation brutale de la crise financière a remi