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Libération

G20 de Londres : l’échec des médias français

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publié le 9 avril 2009 à 6h52

Le G20 de Londres a constitué une double et cinglante défaite pour la presse et pour les médias français.

Avant l’ouverture de la conférence internationale la plus marquante depuis l’aggravation aiguë de la crise, les éditorialistes économiques les plus réputés de l’Hexagone se sont livrés à un concours de pessimisme impressionnant, heureusement démenti par la conclusion des travaux. Les titres alarmistes de l’avant-Londres ont aussitôt cédé la place aux manchettes soulagées et parfois euphoriques de l’après-Londres. L’erreur de diagnostic avait été étrangement collective, jusque chez les meilleurs.

Le pessimisme absolu avait submergé les éditorialistes les plus brillants et les plus écoutés. Le G20 ne pouvait qu’échouer, il était condamné à l’avance. On pouvait même distinguer quatre groupes, tous très sombres mais avec des nuances spécifiques.

D’abord, il y avait les sceptiques qui n’attendaient rien de bon de Londres, parce qu’à leur avis, les vrais problèmes n’étaient pas posés. On allait débattre relance et régulations, alors qu’à leurs yeux, le système monétaire international, par exemple, constituait l’évidente priorité. Pour eux, Londres s’était donc engagé dans une impasse avant même le début de la conférence.

Il y avait ensuite, comme toujours, le groupe des déclinistes, persuadés que de toutes façons la France n’avait aucune chance de peser, même si, par extraordinaire, elle avait l’intention de se battre sur les bons thèmes : pour ceux-là, face aux Anglo-Saxons et au