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Libération

La «gêne» de l’UMP et le «tact» du PS sur le scrutin algérien

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A Paris, aucune voix n’ose s’élever pour critiquer le régime de l’ancienne colonie.
publié le 9 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 avril 2009 à 6h51)

L'Algérie vote en traînant les pieds, la France se tait en détournant le regard. Aucun commentaire officiel n'accompagne ici l'inéluctable réélection là-bas du président Abdelaziz Bouteflika, candidat à sa succession pour un troisième mandat. Pas un politique, ou si peu, pour interroger le déroulé d'un scrutin ou la nature du régime dans l'ancienne colonie, restée un partenaire énergétique incontournable. Le président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, Axel Poniatowski, le reconnaît sans ambages : «C'est vrai que nous avons des échanges insuffisants avec l'Algérie au niveau de l'exécutif et du Parlement. C'est lié à l'histoire, au passé colonial.»

Le député UMP, qui compte se rendre sur place dans une dizaine de jours, poursuit : «Chez nous, il y a une gêne à s'exprimer de façon positive ou critique sur la réalité algérienne. D'autant plus que les Algériens sont très sensibles aux opinions venant de France.» Ce silence français s'explique-t-il seulement par une courtoise retenue ? Pas si sûr. «On a toujours eu des relations difficiles avec l'Algérie», rappelle l'ancien secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Renaud Muselier. Entre «un passé qu'on ne peut pas purger» et un «avenir qu'on ne peut pas lire», la parole se doit d'être mesurée : «Bouteflika lutte contre l'intégrisme, prêche la démocratie et organise des élections.» Satisfecit a minima, donc.

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