«L'ordre» contre «la révolte». La force de la loi dans l'Etat de droit contre la résistance face aux injustices. La tension sociale a débordé des bureaux des dirigeants séquestrés de Sony, 3M, Caterpillar, Scapa ou Fulmen pour gagner le débat politique, renvoyant gauche et droite à leurs fondamentaux. De part et d'autre, les argumentaires sont calés, et les procès d'intention dressés : le PS court après l'extrême gauche et attise la colère, accuse l'UMP. Nicolas Sarkozy n'en a que pour ses amis patrons, réplique l'autre camp, et produit du désespoir.
Côté socialiste, c'est Ségolène Royal, comme souvent, qui a dégainé la première. Rappelant fort prudemment qu'il était «illégal de priver quelqu'un de sa liberté de mouvement». Avant d'expliquer «la révolte» par «une réaction contre la violence qui s'exerce contre les salariés et contre le pays». Aux yeux du PS, la véritable agression est économique. «La plupart des séquestrations se passent quand même dans des conditions civiles, estime Pierre Moscovici. C'est difficile à vivre, mais il ne s'agit pas de violences.» Légitime action symbolique contre brutalité sociale. «Nous sommes contre toutes les violences, assure Benoît Hamon, porte-parole du PS. Mais la violence des plans sociaux mettant à terre des milliers de salariés nous semble aussi insupportable.»
«Braises». Soucieux de capter une part de la radicalité des mouvements sociaux