Pas content, mais alors pas content du tout, Nicolas Sarkozy. Vendredi, le chef de l'Etat n'avait toujours pas digéré le camouflet infligé la veille à la majorité sur le projet de loi Création et Internet (Hadopi), un texte qu'il a personnellement «initié» et «soutenu». Lors de l'installation du fonds d'investissement social à l'Elysée, il a remâché sa colère devant ses ministres Christine Lagarde (Economie) et Laurent Wauquiez (Emploi) et plusieurs collaborateurs. Il a jugé «lamentable» le spectacle donné par les députés. Et dénoncé «le manque d'organisation au sein de la majorité» puis fustigé «l'amateurisme» des siens. Dans sa ligne de mire, Jean-François Copé, le patron des députés UMP, Roger Karoutchi, ministre des Relations avec le Parlement, mais aussi François Fillon et Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale.
Artistes. Les foudres présidentielles se concentrent sur les deux premiers, accusés de ne pas tenir les troupes UMP et de ne pas avoir «pris de marge de sécurité». Un crime de lèse-majesté pour Nicolas Sarkozy qui s'est mouillé auprès des amis artistes de Carla Bruni et s'est retrouvé, de fait, ridiculisé. «717 scrutins ont eu lieu sur ce texte. 716 ont été votés et le seul qui était vraiment important ne l'a pas été», a fait savoir le Président à son entourage. Copé et Karoutchi n'ont pas eu droit en direct à la fureur de Sarkozy mais à une explication de texte par télép