C'est arrivé demain. Depuis que l'on a fusionné Paris et les départements de la petite couronne, les RER circulent normalement sur l'ensemble d'un réseau désormais propice aux liaisons de banlieue à banlieue, et les Franciliens trouvent des logements abordables. Si seulement cette politique-fiction avait la chance de voir le jour ! En réalité, muni d'une lettre de mission démesurée, le comité Balladur pour la réforme des collectivités locales a échoué sur les écueils traditionnels : travail en chambre, culte du secret, petites phrases et grandes polémiques, fuites tellement bien orchestrées que tout le monde avait pu lire le rapport avant sa remise officielle au président de la République, qui avait déjà salué «le remarquable travail accompli». Nous étions en pleine anticipation rétrospective.
La réforme des collectivités locales éclipse, aujourd’hui, celle de la taxe professionnelle et le plan de relance, qui concernent pourtant directement l’action publique locale. Toutes ces mesures sont comme autant de planètes d’un même système stellaire, qui s’occultent mutuellement au gré de leurs alignements. On voit pourtant mal comment pourrait être menée à bien la réforme du paysage institutionnel local sans réflexion approfondie sur la modernisation de la fiscalité locale. Et on est en droit de s’interroger sur la cohérence qu’il y a à dénoncer les financements croisés consécutifs à l’enchevêtrement des compétences des collectivités locales. Celles-ci sont en effet incité