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Libération

René Monory, mort d’un autodidacte

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Disparition . L’ancien président du Sénat et ancien ministre avait commencé comme garagiste à Loudun.
publié le 13 avril 2009 à 6h51

Ancien président du Sénat, ancien ministre de l’Economie et de l’Education nationale, René Monory est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 85 ans dans sa maison familiale de Loudun (Vienne). Le 3 août 2008, il avait été admis à l’hôpital de Poitiers dans un état critique pour des problèmes respiratoires.

Oubliant le méchant surnom - «le garagiste de Loudun» - dont il était affublé, la classe politique a salué dans un bel ensemble son «humanisme» (Pierre Méhaignerie, UMP), «sa détermination et son sens de l'Etat» (Christine Lagarde, ministre de l'Economie) sa «personnalité forte» (Bertrand Delanoë, PS), ce «visionnaire lucide et courageux» (Jean Arthuis, centriste).

Faux mou.Né à Loudun le 6 juin 1923, dans la Vienne, apprenti mécanicien à l'âge de 16 ans, il transformera le garage familial en entreprise florissante. C'est en 1978 que ce faux mou accède sous le regard goguenard des énarques au poste envié de ministre de l'Economie. Le maire de Loudun depuis 1959 obtient ainsi un des postes les plus en vue du gouvernement, avec Valéry Giscard d'Estaing comme président et Raymond Barre comme Premier ministre.

Son franc-parler et ses ambitions ne lui font pas que des amis. Lorsque la gauche arrive au pouvoir, en mai 1981, il rebondit au Sénat dont il est élu depuis 1968 sous l’étiquette centriste. Déjà, il lorgne la présidence de la Haute assemblée à laquelle s’accroche Alain Poher.

Sous la première cohabitation, il est minis