Rama Yade a de l'ambition. Et le fait savoir dans un entretien à Libération. Probable candidate aux régionales de 2010 en Ile-de-France, elle veut aussi devenir parlementaire. Pour se construire, dit-elle, un ancrage «plus légitimant» que le mandat de député européen que Sarkozy voulait lui imposer. D'ici là, entre deux voyages, elle prétend lancer son propre club politique, pour «réfléchir à l'après crise» avec les jeunes de son âge, «la génération sacrifiée des études longues et des CDD».
Au sommet des sondages, elle navigue dans une position paradoxale. Icône du gouvernement, elle est censée incarner, dans le dispositif sarkozyste, l'ouverture aux minorités visible et aux jeunes. Mais si les Français en on fait leur personnalité préférée, c'est aussi parce qu'elle est a eu le culot de dire non à Sarkozy. Avec 59 % de bonnes opinions, elle a pris la tête du baromètre Ipsos-le Point (1) de février alors que le chef de l'Etat, lui, poursuivait sa glissade. Dans ce sondage, elle dépassait son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, qui, en décembre, jugeait inutile le secrétariat d'Etat aux Droits de l'homme…
Paradoxale, Rama Yade l’est aussi par son parcours. Elle a passé son adolescence en banlieue, dans un quartier sensible. Mais elle est fille de diplomate - son père, ex-conseiller du président Léopold Sédar Senghor, a abandonné le domicile conjugal en 1990 -, scolarisée au Sénégal puis en France, dans des établissements catholiqu