Les Français plébiscitent Rama Yade et ce n’est pas un hasard. En quelques semaines, la chouchoute du Président a eu l’habileté de lui tenir tête aux moments opportuns, impertinente juste comme il faut. Un jour, elle hausse le ton lors de l’indigne visite de Kadhafi à Paris. Un autre, elle refuse de mener la bataille européenne en défiant ouvertement son mentor. Du coup, quand Sarkozy baisse dans les sondages, la secrétaire d’Etat atteint des sommets. Au risque de froisser le locataire de l’Elysée. A ce caractère bien trempé, il faut ajouter le sens politique de Rama Yade. Icône de la première heure de la diversité sarkozienne avec Rachida Dati, elle n’a jamais fait de sa couleur un étendard. Surtout, elle est devenue l’anti-garde des Sceaux. Pas de débordements people sur papier glacé, mais une volonté farouche d’investir sa fonction, notamment quand Bernard Kouchner l’égratigne. De l’ambition, la benjamine du gouvernement en a à revendre. Au besoin, elle avale des couleuvres, contrainte au silence lors de sa visite en Tunisie. Elle ne rechigne pas non plus à la langue de bois. Face à la politique du chiffre en cours au ministère de l’Immigration ou aux conditions de vie lamentables dans certains centres de rétention français, elle est toujours restée sur la réserve, préférant regretter que dénoncer. De cette femme avec des valeurs de gauche dans un gouvernement de droite, ses amis disent qu’elle ira loin. Ses ennemis, et ils sont nombreux tant à l’UMP que d
EDITORIAL
Volonté
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publié le 14 avril 2009 à 6h51
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