Après le bouclier fiscal, «le bouclier électoral». Martine Aubry a accusé hier le gouvernement de vouloir «rendre plus difficile l'alternance» avec son projet de redécoupage électoral en vue des législatives de 2012. Et Alain Marleix, le secrétaire d'Etat aux collectivités territoriales en charge de cette réforme de «vouloir constituer un bouclier électoral pour l'UMP.»
«Ce redécoupage entraîne de facto 28 circonscriptions [législatives] de plus pour la droite et entre 10 et 15 circonscriptions ont été retaillées pour avoir peu de chance d'être dans l'alternance», s'est scandalisée la première secrétaire du PS lors d'un point presse convoqué en urgence en fin d'après-midi rue de Solferino, après une réunion en interne sur ce dossier. Au total cela fait «40 circonscriptions en faveur de la droite. 54 départements sont touchés. C'est un projet de grande envergure, pas une modification à la marge», a tonné Aubry. Résultat, selon la maire de Lille, «même avec 51 % des voix au second tour la gauche ne peut avoir la majorité au Parlement».
«Bricolage». A l'en croire, si cette réforme avait été appliquée en l'état, en 1997 il n'y aurait pas eu d'alternance et Lionel Jospin ne serait pas devenu Premier ministre de Jacques Chirac. En clair, «c'est le sens du vote des Français qui risque d'être modifié», a dénoncé Aubry. Avant de demander «solennellement au gouvernement de reprendre ses propositions»