«Chirac, il est méchant…» C'était en 2004 et Nicolas Sarkozy bougonnait lors d'un déjeuner contre son aîné. Contrairement à une immense majorité de Français, sa chiracophobie ne lui a toujours pas passé. En début d'année, lors de ses vœux aux parlementaires, le chef de l'Etat a comparé son prédécesseur à un «roi fainéant» et ne perd jamais une occasion de le dénigrer. L'Elysée reste un nid d'antichiraquiens primaires où l'on parle avec condescendance de l'ancien président comme d'un «vieux monsieur qui s'ennuie à périr».
Depuis son lieu de villégiature au Maroc, où il passe des vacances en famille, Jacques Chirac a reçu mardi un coup de fil pour lui annoncer l'incroyable nouvelle : moins de deux ans après son départ de l'Elysée, il est la personnalité politique préférée des Français. Avec 74 % d'opinions positives, selon le baromètre Ifop-Paris Match qui paraît aujourd'hui (1), il ravit la première place à la secrétaire d'Etat aux Droits de l'homme, Rama Yade. Jacques Chirac est fort partout : les jeunes, les vieux, les électeurs du centre comme ceux d'extrême droite… 66 % des «électeurs de gauche» le plébiscitent (56 % parmi les partisans d'Olivier Besancenot). «Je me dis que finalement on le regrette» , avait lancé Martine Aubry lors de l'émission Vivement Dimanche, fin mars.
«Grand-père». Fidèle à sa ligne de conduite, Jacques Chirac fait savoir qu'il «ne commente pas les sondages» mais serait «ravi», sel