«C'est très bien, ce que vous faites !» 1998, dans le bureau du secrétaire perpétuel de l'Académie française. L'avocat Jean-Denis Bredin vient de comprendre ce qui amène le groupe Zebda à reprendre le Chant des partisans. Son client, Maurice Druon, avait, lui, manqué s'étouffer en apprenant que son texte, coécrit avec Joseph Kessel d'après Anna Marly, était chanté par des rockers. «A partir de cet acquiescement de Jean-Denis Bredin, se souvient Mous' Amokrane venu s'expliquer quai Conti, Druon n'a plus parlé d'interdiction. Il nous a même fait une leçon de français au sujet du mot "motivé" que nous avions ajouté aux paroles : "On ne motive pas quelqu'un, on motive quelque chose". Il avait compris notre démarche.» Zebda serait allé jusqu'au procès pour gagner le droit de chanter ce texte, explique Mous' : «Cela n'avait rien à voir avec de la variété. Dans un contexte politique de montée du FN qui allait se retrouver au second tour de la présidentielle de 2002, nous pensions qu'il fallait faire vivre cette chanson pour éclairer les générations nouvelles sur la résistance à tous les obscurantismes.» Le groupe s'était même autorisé à supprimer quelques paroles du texte original : «Nous n'étions pas dans un contexte de guerre. Les références au sang versé avaient disparu de notre version pour nous concentrer sur le message de résistance.» Les photos aux murs du bureau de Maurice Druon, «un homme impressionnant» dans
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Quand le gaulliste Maurice Druon recevait des rockers
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par Gilbert Laval
publié le 16 avril 2009 à 6h51
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