Un grand classique du journalisme politique : comment se faire raconter une réunion à laquelle la presse n'est pas conviée ? Il faut recueillir les témoignages des participants, les recouper. Puis raconter, sans trahir ses sources ni déformer les propos qui ont été tenus. Trois questions sur un reportage ordinaire.
Les propos cités par «Libération» ont-ils été vraiment prononcés ?
Oui. Ils nous ont été rapportés par plusieurs parlementaires, dont certains avaient pris des notes. L'Elysée dément pour des raisons évidemment diplomatiques. Ainsi que l'ineffable Frédéric Lefebvre, suppléant non élu d'André Santini et porte-parole de l'UMP, qui n'assistait pas à ce déjeuner. Côté convives, certains, comme François de Rugy (Verts), confirment : «Rien n'est faux dans l'article de Libé.» D'autres démentent mollement. Sarkozy «a pu avoir des propos assez directs», a reconnu l'UMP Hervé Mariton, interrogé jeudi par un journaliste de l'agence Reuters, et «certaines déclarations rapportées sont exactes». Le député de la Drôme ne précise par lesquelles sont fausses. Nous avouons un doute sur la phrase concernant Obama, car Jean-Pierre Brard, qui participait au déjeuner, donne au Guardian une version légèrement différente de la nôtre. Selon le député apparenté communiste, Nicolas Sarkozy aurait dit du président