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Libération
EDITORIAL

Vérité

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publié le 20 avril 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 avril 2009 à 6h51)

Nous maintenons.

Intégralement.

Contrairement à ce qu’affirme l’Elysée, relayé par quelques comparses, notre compte rendu des propos tenus la semaine dernière par Nicolas Sarkozy sur ses homologues étrangers était rigoureusement exact. Nos deux journalistes, Matthieu Écoiffier et François Wenz-Dumas, ont recueilli les confidences de plusieurs députés présents. Ils ont ensuite recoupé leurs informations et publié un article complet et nuancé. Dès le premier jour, ils indiquaient que le président français n’avait pas insulté d’autres chefs d’Etat, mais porté des jugements à l’emporte-pièce sur leur personnalité, ce qui n’est pas la même chose. Il a usé d’ironie à l’égard de José Luis Zapatero ; cette ironie a été prise au premier degré par la presse espagnole. C’est la véritable origine de l’affaire.

En fait, tout cela nous renvoie au style présidentiel. Nicolas Sarkozy est coutumier de ces propos brusques et peu diplomatiques. Son indifférence à la langue de bois a quelque chose de réjouissant, d’autant qu’il touche souvent juste. Le président français est un enfant de la télé : il a intégré les codes de la transparence-spectacle inaugurée par l’émission Loft Story, avec la même dose de candeur dérangeante et de mise en scène calculée. Nicolas Sarkozy s’est débarrassé il y a longtemps de son surmoi. Il joue de cette spontanéité avec beaucoup de maîtrise. Il y a décidément du Berlusconi dans cet homme-là : il suffit de le savoir.

Plus inquiétant, au fond, est le comportement d’une