Menu
Libération
Portrait

Villepin en justicier solitaire

Article réservé aux abonnés
Droite. L’ex-Premier ministre multiplie les attaques contre Sarkozy, mais est isolé.
publié le 21 avril 2009 à 6h51

Le voilà remonté sur ses grands chevaux. Déterminé à sabrer du Sarkozy à propos de tout, ou presque : le retour au sein de l'Otan, la gestion de la crise, des réformes trop «brouillonnes», la caporalisation de l'UMP…

Ces derniers temps, Dominique de Villepin est à l'affût pour faire entendre sa différence et dire en creux aux Français que le sarkozysme n'est pas une fatalité pour dix ans. Oui, comme dit le député Hervé Mariton, il existe une «alternative crédible» à droite, que le dernier Premier ministre de Jacques Chirac ambitionne d'incarner. Verve intacte, formules ciselées et puissance de conviction, Villepin se pose «en homme libre sur la scène nationale» et confie qu'il va «continuer à dire les choses». Un opposant ? «Non, dit-il sans chercher à convaincre, mais je ne veux pas m'autocensurer. Ce que je dis se veut constructif.»

De colloques en émissions radiotélévisées, c'est pourtant à une critique sans concession du sarkozysme qu'il se livre. Tout y passe pour prendre date et «marquer un certain nombre de repères», comme il l'explique. En dehors d'un G20 «réussi», peu de choses dans l'action du chef de l'Etat trouvent grâce à ses yeux. Et encore, il n'a pu s'empêcher de moquer les coups de menton du Président, menaçant de quitter la table du sommet.

C'est sur le créneau du style que Villepin affirme le plus naturellement sa rupture avec le locataire de l'Elysée : «A la dispersion, je préfère la concentration.»<