Drôle de cas que celui de François Bayrou. Selon notre sondage Viavoice (1), le leader centriste apparaît bel et bien comme une des principales figures de l’antisarkozysme. Mais dans ce rôle d’opposant numéro 1 qu’il revendique dans son livre «Abus de pouvoir» (Plon) qui sort jeudi, il est devancé par Ségolène Royal et Olivier Besancenot. De plus, 41 % des Français souhaite une alliance PS-Modem pour gouverner le pays.
Une troisième place d’opposant pour une pole position
Avec 21 % des Français à le considérer comme une des personnalités politiques qui s’opposent le mieux à Nicolas Sarkozy, le président du Modem devance certes Martine Aubry. Mais se retrouve derrière Ségolène Royal (29 %), sa concurrente à la dernière élection présidentielle, et derrière Olivier Besancenot (26 %). Pour 18 % des sympathisants de gauche, le Béarnais incarne mieux cette figure du meilleur d’opposant que Dominique Strauss-Kahn (15 %) ou que Bertrand Delanoë (11 %). A six semaines des européennes, généralement défavorables à la majorité en place, les électeurs, tentés d’envoyer un signe fort de défiance au gouvernement, se retournent donc naturellement vers le PS. Ou ils optent pour des voies plus radicales comme celle d’Olivier Besancenot. D’autant que l’entourage du chef de l’Etat ménage assez ostensiblement le leader du Nouveau Parti anticapitaliste. Une manière de diviser la gauche. Mais cette stratégie pourrait servir les intérêts de François Bayrou. En 2007 déjà, une majorité de Français le jugeait comme le plus à même de l’emporter devant le c