Du Grand Paris, le citoyen ne comprend rien. Il a souvent un riche vécu sur le sujet, accumulé au fil des trajets dans les RER dysfonctionnels et des recherches de plus en plus lointaines de logements trop chers. Pratiquant la métropole comme d’autres font de la prose, il est complètement perdu quand il s’agit de comprendre les enjeux sur lesquels les politiques s’affrontent depuis des mois.
Matière grise. Voici donc, enfin, les bons outils. Une exposition (1) à la Cité de l'architecture et du patrimoine et un livre (2) réalisé par l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur). Les deux sont issus de la consultation internationale lancée par Nicolas Sarkozy à l'automne 2007 auprès de dix équipes internationales d'architectes. Il ne s'agissait pas alors de choisir un aménageur mais de rassembler de la matière grise pour dessiner «la métropole du XXIe siècle de l'après-Kyoto». Le chef de l'Etat n'a pas été volé : en neuf mois, les équipes ont produit 6 000 pages et des dizaines de propositions. Un comité scientifique charpenté, coprésidé par l'architecte Paul Chemetov et le géographe Michel Lussault, a accompagné la démarche. Le tout sous la houlette d'Eric Lengereau, architecte au ministère de la Culture.
Cette riche production est impénétrable pour les profanes. Pour la présenter à la Cité de l'architecture, chaque équipe a dû «rendre les choses lisibles et communicables», explique Francis Rambert, directeur de la Cité. A l'entrée