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Libération

La Chine ulcérée par une nouvelle vente aux enchères

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Vente. Après la polémique de la vente Saint Laurent-Pierre Bergé, un cachet orné de dragons a été adjugé pour 1,7 million d’euros.
publié le 30 avril 2009 à 6h51

La chronique du bestiaire impérial se poursuit : après le lièvre et le rat de la collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, c'était au tour d'un couple de dragons, enchéri hier à Drouot pour 1,7 million d'euros, de créer la polémique. Les deux animaux fabuleux ornent un cachet en néphrite blanche, sur lequel on peut lire «jiu zhou qing an zhi bao» ; soit «paix et tranquillité de la nation». Cette devise est celle d'un pavillon du Palais d'été, pillé en 1860 par les troupes franco-britanniques.

Mise à sac. Le commissaire priseur Pierre-Yves Lefèvre indique que cette pièce a été rapportée de Chine au XIXe par le général de Vassoigne. Ce dernier, qui commandait un fort français dans le port proche de Pékin, aurait participé à la mise à sac du palais. «Paix» et «tranquillité» ne sont pas les mots qui viennent à l'esprit à entendre les conservateurs du lieu, affirmant que de «telles reliques devraient être retournées à leur lieu d'origine».

La Chine, même si elle ne peut pas revendiquer la restitution d'œuvres pillées dans les siècles passés, actionne en sous-main des protestations à chaque vente d'une des pièces. Jusqu'à celle de la collection Pierre Bergé-Saint Laurent, des entrepreneurs étaient incités à racheter les têtes d'animaux de la fontaine zodiacale, pour les offrir ensuite à la Chine. Ce scénario a été perturbé dans la vente de Pierre Bergé par un collectionneur chinois qui l'a sabotée en refusant de payer son acqu