Plus de dix ans qu'ils n'avaient pas défilé dans la capitale, pour un 1er Mai, avec les syndicats. A une exception près : en 2002, les socialistes avaient bien battu le pavé parisien, entre les deux tours de la présidentielle. Mais il s'agissait davantage de dire non à Jean-Marie Le Pen que de célébrer la fête du travail. Cette fois, le contexte économique et social oblige le PS, qui entend creuser le sillon en préparant pour le 20 mai une journée de mobilisation sur les services publics.
«C'est la suite logique du retour du PS au cœur du mouvement social, explique Benoît Hamon, porte-parole du parti. Un PS qui est interprète des mécontentements, mais aussi débouché politique à la crise.» Car à un mois et demi des européennes, l'enjeu est aussi électoral. «Le PS s'est fait voler les ouvriers par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Il est à la reconquête de cet électorat», décrypte un dirigeant qui insiste sur la «forte dimension de contestation du pouvoir de Sarkozy» que revêt ce 1er Mai. Un défilé qui s'impose à tous égards, donc. «Il n'y a même pas eu débat ou controverse en interne», explique Benoît Hamon. D'autant plus que cette première fête du travail unitaire des organisations syndicales «a favorisé notre présence, rapporte le strauss-kahnien Laurent Baumel. Nous n'avions pas à trancher entre les uns et les autres.»
Côté socialiste, la photo sera malheureusement nettemen