Une première pour la fête du Travail : tous les syndicats appellent à manifester. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, s’en félicite et revient sur les récents conflits sociaux.
Attendez-vous davantage de monde que le 29 janvier ou le 19 mars ?
La mobilisation sera historique. Il n'y a pas de précédent à un appel de l'ensemble des syndicats. Je me félicite que des organisations qui habituellement ne se joignent pas aux défilés du 1er Mai aient pris conscience qu'il fallait dépasser les singularités de chacun pour que la voix des salariés se fasse entendre. Cela se traduit par un nombre record de manifestations : 283. C'est deux fois plus qu'au 1er Mai de l'an dernier, et plus que le 19 mars, où 3 millions de personnes sont descendues dans la rue. En organisant la troisième journée d'action un jour férié, nous allons permettre à certains salariés de manifester pour la première fois, en famille pour beaucoup d'entre eux.
Manifester le 1er mai, c’est quand même assez classique comme forme d’action…
Il n’y a rien de classique dans ce que nous faisons en France. Tous les salariés en Europe sont confrontés à la même crise. Mais nous sommes les seuls à avoir organisé trois grandes mobilisations, avec un succès croissant, parce qu’il y a le sentiment que les choix franco-français doivent être remis en cause. Et nous participerons aux quatre euromanifestations qui auront lieu du 14 au 16 mai à Madrid, Bruxelles, Prague et Berlin.
Comment jugez-vous l’attitude de Brice Hortefeux, jusqu’ici plutôt discret au ministère du Travail ?
Il est symptomatique que le premier texte de loi que le nouveau ministre du Travail aille défendre devant le Parlement soit celui sur le travail du dimanche. Cela montre