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Libération

Face à la crise, «le roi est nu»

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L’actuscope. Le samedi, l’actualité vue par un panel de Médiascopie.
publié le 2 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 2 mai 2009 à 6h51)

Parmi les grandes tendances émergentes depuis début 2009, il y a d'abord le retour du sentiment d'impuissance du politique. Alors que les dernières années avaient été marquées par la croyance en son pouvoir recouvré, à la faveur de l'élection présidentielle, les Français découvrent qu'ils se sont bercés d'illusions. Face à la crise, et en dépit de son volontarisme, «le roi est nu». Nicolas Sarkozy ne résiste pas à la vague qui a submergé tous les chefs d'Etats. Il ne maîtrise plus l'agenda médiatique et échoue à écrire chaque jour le «grand journal du pays». Ses actes ne sont guère lisibles. «Dans son programme, il y avait le modèle américain, une France de propriétaires, rappelle un électeur. Mais aujourd'hui, ce système s'est effondré, Nicolas Sarkozy navigue à vue…» Les maux sont plus forts que les mots. La parole politique est moins audible que jamais. La gauche n'est pas épargnée.

La fracture entre le peuple et ses élites par ailleurs s'agrandit. La radicalisation de la violence témoigne de la difficulté des pouvoirs institués à contenir la révolte qui couve. S'ils n'approuvent pas les séquestrations de dirigeants, nombre de Français témoignent à leur endroit d'une troublante mansuétude. Certains voient dans cette violence une forme acceptable de réponse à la «violence» du monde du travail : «Les salariés sont tellement fragilisés, piétinés et quelquefois méprisés», expliquent-ils. Le fossé se creuse entre le monde ré